Le métier d’agriculteur est l’un des plus incertains. Entre les aléas climatiques, la volatilité des prix, les risques sanitaires et les accidents de travail, la pérennité de l’exploitation et le revenu familial sont constamment en jeu. L’assurance prévoyance est un outil fondamental, mais pour bien comprendre son utilité, il faut d’abord mesurer la faiblesse du régime de base obligatoire de la MSA.
1. Ce que le régime de base (MSA) couvre réellement : des chiffres concrets
En cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès, la Mutualité Sociale Agricole fournit un socle de protection minimal. Voici les montants bruts pour 2025, qui montrent clairement les limites du système.
En cas d’arrêt de travail (maladie ou accident de la vie privée)
Après une carence de 3 jours, un chef d’exploitation perçoit :
- 25,79 € par jour du 4ème au 28ème jour.
- 34,39 € par jour à partir du 29ème jour.
Le problème ? Le coût d’un salarié de remplacement via les services de remplacement agricole se situe entre 150 € et plus de 250 € par jour. L’indemnité de la MSA ne couvre donc même pas 15% de ce coût indispensable pour faire tourner l’exploitation.
En cas d’invalidité
Si votre capacité de travail est durablement réduite :
- Pension pour invalidité partielle (perte de capacité de 2/3) : 588 € par mois maximum.
- Pension pour invalidité totale : 981 € par mois maximum.
Le problème ? Ces montants sont bien en dessous du seuil de pauvreté et ne permettent ni de vivre décemment, ni de compenser la perte de votre force de travail sur l’exploitation.
En cas de décès
La MSA verse un capital unique à vos ayants droit :
- Capital décès : 3 977 €.
Le problème ? Cette somme est symbolique face à l’endettement moyen d’une exploitation. Elle ne couvrira ni les frais de succession, ni le remboursement des emprunts (terres, matériel, bâtiments), mettant en péril immédiat la survie de la ferme pour le conjoint restant.
2. L’assurance prévoyance complémentaire : une nécessité stratégique
Un contrat de prévoyance individuel ne sert pas à « gagner plus », mais à compenser ce que le régime de base ne paie pas, pour maintenir votre niveau de vie et sauver l’exploitation.
Garantie « Indemnités Journalières »
Objectif : Obtenir un revenu de remplacement qui couvre vos charges privées et professionnelles.
Exemple concret : Un éleveur avec un revenu de 1 400 € par mois subit un accident.
- Sans prévoyance : Il touche environ 850 €/mois de la MSA. Il doit payer un remplaçant 200 €/jour. Son exploitation perd de l’argent chaque jour.
- Avec une bonne prévoyance : Il peut percevoir des indemnités complémentaires pour atteindre ses 1 400 € de revenu, et peut même souscrire une option « frais généraux » pour couvrir une partie des charges fixes de l’exploitation (factures, MSA, etc.) pendant son arrêt.
Garantie « Invalidité »
Objectif : Vous assurer une rente décente si vous ne pouvez plus travailler comme avant.
Exemple concret : Une viticultrice est reconnue invalide à 50% suite à une maladie.
- Sans prévoyance : La MSA lui versera une pension très faible, inadaptée à ses besoins.
- Avec une bonne prévoyance : Le contrat lui versera une rente proportionnelle à son taux d’invalidité et à son revenu assuré, lui permettant de réorganiser son travail, d’embaucher de l’aide et de maintenir un revenu correct.
Garantie « Décès »
Objectif : Mettre votre famille à l’abri et assurer l’avenir de la ferme.
Exemple concret : Un jeune agriculteur décède, laissant 250 000 € de prêts à rembourser.
- Sans prévoyance : Sa conjointe touche 3 977 € de la MSA. Elle est obligée de vendre l’exploitation en urgence, souvent à perte, pour rembourser les banques.
- Avec une bonne prévoyance : Le contrat verse immédiatement un capital de 250 000 € (ou plus) qui solde les dettes. La famille est protégée et peut décider sereinement de continuer ou non l’activité. Une « rente éducation » peut aussi être prévue pour financer les études des enfants.
3. Comment choisir un contrat efficace ? Les points à vérifier
- Les franchises : Combien de jours avant de commencer à être payé ? (Ex : 0 jour en accident, 7 ou 15 jours en maladie). Plus c’est court, mieux c’est.
- Le type d’indemnisation : Le contrat est-il « forfaitaire » (vous touchez la somme prévue, peu importe votre perte de revenu réelle) ou « indemnitaire » (il complète juste ce que verse la MSA, sans plus) ? Le forfaitaire est très supérieur pour les revenus fluctuants.
- Le seuil de déclenchement de l’invalidité : Un bon contrat vous couvre dès 15% ou 33% d’invalidité, pas seulement à 66%.
- Les exclusions : Vérifiez les sports ou les pathologies non couvertes (problèmes de dos, affections psy, etc.). Un bon contrat a très peu d’exclusions.
- La fiscalité (Loi Madelin) : Pour les exploitants (non-salariés), les cotisations de votre contrat de prévoyance sont déductibles de votre revenu imposable, ce qui réduit significativement son coût réel.
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